7 avril 1942
De nouveau dans l'Atlantique.
Les tempêtes se succèdent, le printemps n'a en rien calmé l'océan.
Les vigies se gèlent … pour rien, aucun navire en vue.
A croire que les alliés ont disparu de la surface de l'océan.
On croisé l'U 438 de Ulrich Schwartztiger le 12 avril, en chasse lui aussi depuis deux semaines.
Il a croisé un convoi, au loin, puis a perdu sa trace, masquée par les creux de 5 mètres.
ça se calme enfin le 16.
Mais une tempête se prépare devant nous à nouveau
Et c'est reparti pour des jours de temps pourri.
Les hommes sont à bout, les quarts de veille sont un calvaire ... inutile.
Nous rentrons à Lorient.
La mission est un échec.
Les héros d'hier sont épuisés.
8 Mai 1942
Nous voguons vers l'océan Arctique.
Nous échappons de peu, cette fois, à l'attaque d'un avion britannique, ses bombes encadrent l'U 907 sans faire de dommage.
Il a surgi du ciel avant qu'on ne le détecte, comme un oiseau de proie.
Notre canon anti aérien a pu tirer quelques obus, en vain.
Nous plongeons avant qu'il ne revienne.
Mauvais présage pensent certains, jusqu'ici nous avions toujours plongé avant qu'un avion soit en mesure de nous bombarder.
Les britanniques ravitaillent par mer le port de Mourmansk, les soviétiques ont résisté devant Moscou mais l'été approche et la Wehrmacht
va surement lancer une nouvelle blitzkrieg.
Nos forces aériennes et sous marines harcèlent les convois alliés.
Notre U 907 est attendu pour participer à ce combat vital.
En mai le temps est pluvieux dans le grand nord, mais la mer n'est pas trop agitée.
Un grand convoi nous est signalé par message crypté, il se dirigerait vers le nord, au large de la Norvège.
Tous les U Boote en capacité de l'intercepter on ordre de se joindre à la chasse.
Nous oublions toutes nos misères, ivres de joie de nous lancer enfin dans l'action.
Nous coupons sa route en fin de soirée, mais en cette saison il ne fait pas vraiment nuit, une lumière étrange persiste.
Le convoi est très grand, quatre petits cargos sont à notre portée, mais il y a des destroyers qui escortent.
je décide une attaque en immersion à moyenne distance.
2 torpilles sur le 1er, une sur le 2e et le 3e petits cargos.
Seul le 2e est touché (1hit), les autres torpilles manquent leur cible ou n'explosent pas.
Nous sommes presque aussitôt repérés !
"Achtung, destroyer à babord !"
Plongée maximale, au delà des limites !
La coque va souffrir mais il faut lui échapper, à tout prix.
"Grenades dans l'eau !"
La première passe du destroyer nous secoue rudement, un des moteurs diesel est touché, l'ingénieur est blessé, la coque est abimée.
Nous virons de bord pour désorienter le chasseur…
de longues minutes s'égrènent.
"Grenades dans l'eau !"
La deuxième passe de grenadage frappe notre coque à nouveau, les hommes sont projetés les uns sur les autres, contre les parois du navire, un des moteurs électriques est touché, mon premier officier Michael Hanecker est tué sur le coup, l'eau envahit l'arrière du U Boote.
C'est le chaos en salle des machines
Nous plongeons plus profond encore.
La coque gémit sous la pression (4 points perdus depuis le début de l'attaque)
Mais on l'entend tourner autour pour revenir à la charge.
"Grenades dans l'eau !"
Les réservoirs de fuel sont touchés, ainsi que les ailes pour plonger, la coque est sur le point de céder (7 points, au 8e l'U 907 coule…), les portes de torpilles avant sont inutilisables, le deuxième moteur électrique est hors service, une dizaine d'hommes d'équipage sont blessés..
Nous sommes obligés de remonter au dessus de la profondeur critique sinon on coule…ce qui nous remet dans la zone de dangerosité maximum des grenades
C'est la fin...
Les bruits de turbine du destroyers semblent baisser d'intensité,, des explosions de grenades retentissent à nouveau mais nous secouent à peine.
Il semble s'éloigner….
A faible vitesse, pour ne pas faire de bruit, nous nous éloignons aussi, cela semble durer une éternité avec parfois des bruits d'hélices qui semblent se rapprocher.
Quelques heures plus tard
"Tout est réparé sauf les réservoirs de fuel !"
Les fuites de carburant vont laisser un sillage vu du ciel.
Nous faisons surface, comme des noyés aspirant goulument une bouffée d'air.
Le monde existe encore…