CR BAILEN 1908 Espana.20 vol 1

Primipile Messages : 1429 Date d'inscription : 15/02/2015

Juillet 1808 le général Dupont se rend au général Castanos avec plus de 20 000 h, au fin fond de l'Andalousie en Espagne.
Les accords conclus ne serons pas respectés par les espagnols.
L'enfer va alors s'ouvrir sous les pieds des soldats de l'Empereur, 2000 survivront, les autres mourront de misère sur les pontons britanniques (de vieux bateaux servant de prisons sordides) ou abandonnés à demi nu sur des îlots désertiques.
Seuls les officiers supérieurs seront rapatriés en France, leur honneur brisé.

Pourtant Dupont de l'Etang avait commandé une division à Austerlitz et bien servi l'Empereur et la France.

Comment éviter un destin aussi funeste ?
Comment sauver nos soldats de ce piège fatidique ?

Primipile Messages : 1429 Date d'inscription : 15/02/2015

2 mai 1808: le peuple espagnol se révolte contre l'occupation d'une partie du pays par les troupes de Napoléon et l'usurpation du trône par le frère de l'Empereur, Joseph Bonaparte.
Sans compter l'aversion envers les idées de la Révolution par la majorité très conservatrice de la société, notamment l'Eglise qui semble tout droit sortie du temps des inquisitions.
La répression par les troupes d'occupation est féroce, Napoléon donne l'ordre d'envoyer des colonnes volantes vers les provinces non contrôlées ainsi qu'au Portugal qui ne respecte pas le blocus continental.
L'une d'entre elles est commandée par Pierre DUPONT de l'ETANG, divisionnaire compétent à Austerlitz.
Elle comprend 20 000 hommes de troupes disparates: suisses, levées récentes, bataillon provisoires et un bataillon d'élite:
les marins de la Garde Impériale.
Son objectif: aller délivrer des prisonniers français et des bâtiments de ligne français rescapés de la bataille de Trafalgar au port de Cadix, à l'extrême sud de l'Andalousie.
Les quelques forces espagnoles rencontrées sont aisément balayées, ils suffit de quelques bataillons et escadrons impériaux pour mettre en fuite l'ennemi.
Dupont arrive à Cordoue, balaie sa garnison et met à sac la ville historique, faisant main basse sur ses trésors.
Il apprend que la Junta d'Andalousie a levé une petite armée, avec un noyau de troupes régulières, des levées récentes et des bandes de guérillas.

Cela devient sérieux...il n'a plus de nouvelles de Madrid, les guérillas interceptent la plupart des messagers.
Il revient alors sur ses pas, vers l'est, encombré par le convoi, de longues colonnes de chariots, transportant son butin, et arrive
à Andujar.
C'est là que commence la campagne...le 15 juillet

En jouant avec le fog of war, c'est la vue qui s'offre à nous.

Les forces des deux camps sont centrées autour de QUATRE POINTS symbolisés par des D6
Ces points peuvent contenir 0 1 ou 2 unités, qui peuvent être réelles ou des "Dummies" (des rumeurs)
Le rio Guadalquivir sépare les deux ennemis, il n'est franchissable qu'à des ponts/ferries ou à un gué.

1 Dupont est à Andujar avec BARBEAU (en majuscule les DIVISIONS) et La brigade de cavalerie Frescia (des dragons et un régiment de cuirassiers) et le Convoi qui est transformé en dépôt pour l'instant.
2 Deux rumeurs

3 VEDEL
4 Rumeur
5 GOBERT à La Carolina représente le début du chemin traversant la sierra et menant vers la capitale, c'est à dire la ligne de communication.
Des Espagnols on ne sait rien, les pions sont ils des rumeurs ou de réelles divisions ou de simples détachements d'irréguliers ?
Dupont ne peut décider pour l'instant de se replier sur la Carolina pour rejoindre Madrid.
Au matin du 15 juillet, il commence à peine à coordonner ses forces:
il ne peut activer de groupes que le nombre du tour en cours (1 au tour 1, 2 au tour 2 etc, pareil pour les espagnols).
Il attend l' ordre d'évacuation de l'Andalousie.
Faute de quoi, il a prévu de l'envisager de le décider le soir du 15 ou le 16 juillet.
Pourquoi de tels atermoiements ?
Dupont fut un bon général de division, mais un commandement indépendant est une autre affaire.
Il a peur des réactions de l'Empereur qui ne décolère pas.
Et il a de l'ambition comme la plupart.
Pourquoi prendre le risque d'une disgrâce en repliant son corps d'armée hétéroclite ?
Surtout qu'il lui faudrait abandonner le butin, fruit du pillage de Cordoue.
Mais ses forces sont trop étendues et elles ne couvrent pas tous les points de franchissement du Guadalquivir.
Mais il se rassure: jusqu'ici il a dispersé aisément tous les contingents espagnols rencontrés sur sa route, fussent ils plus nombreux….

Primipile Messages : 1429 Date d'inscription : 15/02/2015

La journée du 15 juillet:
Du matin à l'après midi TOURS 1 à 3

Tout à l'est les espagnols franchissent le Guadalquivir et parviennent devant Linarès, qu'ils attaquent mais la ville est vide
la présence française était une rumeur…
GOBERT, à la Carolina, gardant la LOC FR, est averti et se met en mouvement par la route pour se rapprocher de Bailen ou
bloquer l'avancée des espagnols venant de Linarès.

un groupe de guérilleros découvre que le gué de Villaneuva n'est tenu que par quelques soldats (deux dummies) ils en informent les troupes espagnoles les plus proches.
Qui vont alors franchir le gué, le sachant non défendu.

La brigade Liger Bellair (Cadre 1-2) est attaquée par REDING (un irlandais au service de la couronne d'Espagne), elle est repoussée.
REDING franchit le pont .
Liger Bellair, (pris dans la ZOC doit attaquer à son tour), il rechigne à engager ses réserves (qui donnerait un bonus de 1 au différentiel) pour ne pas perdre un point de moral en le faisant.
Funeste retenue, le combat à -2 provoque un BREAK sur un D6 de 1, ce qui aurait pu être évité.
Conséquences :
FR -1 moral soit 5
ESP + 1 moral soit 8
Et l'unité Cadre (Liger Bellair) est éliminée (mais pourra être éventuellement ralliée à la nuit avec de la chance).

VEDEL à Bailen se met en chasse après une bande de guerrilleros, ce qui désorganise sa division (marqueur Routed)

Mais il y a pire… les partisans lui ayant échappé, une partie de ses troupes, suspectant des complicités dans la population d'un village, fusillent une partie des habitants.
Ces atrocités entachent les troupes françaises et démoralisent une partie des soldats.
Les français perdent un point de moral… passant à 6 (faisant un D6 de 2 soit moins que son moral de 7)

Dupont prévenu à Andujar par des estafettes du franchissement du gué de Villanueva par des troupes ennemies, envoie la cavalerie de Frescia (1) sur la route de Bailen.
Il réalise combien sa situation est exposée, tout le long de la route d'Andujar à la Carolina, les menaces se multiplient, le Guadalquivir a été franchi à trois endroits.
Et le moral a baissé de deux points (5 au lieu des 7 au départ)
Il prend sa décision, ce soir (au tour 4) il donnera l'ordre de mettre le butin sur les chariots.
Cela pourrait prendre un certain temps, mais, enfin, on va quitter l'Andalousie ...

Primipile Messages : 1429 Date d'inscription : 15/02/2015

15 juillet Soirée
La sortie d'Andujar par la cavalerie de Frescia avait été vue par des citoyens patriotes,
la colonne espagnole au sud est de la ville, informée par ces derniers, arrête son mouvement, de crainte d'être sa prochaine cible
(une carte espagnole permet de voir la prochaine carte française, qui ici donnait un bonus au combat à l'unité de cavalerie
comprenant des dragons et des cuirassiers).

En fait Frescia se garde bien de donner la chasse à ce qui pourrait bien être de simples rumeurs, son ordre est de renforcer VEDEL près de Bailen.
Dupont réalise enfin que son rôle est d'être au cœur de son armée pour la diriger, à Bailen et non à rester avec BARBEAU en protection du dépôt.
Il part au galop sur la route de Bailen, escorté par son état major et un escadron de dragons.

Frescia parcours une grande distance (il utilise l'avantage de sa carte sous la forme d'un +1 PM, soit 5 hexes de mouvement, (3 +1 route +1 bonus carte)
C qui lui permet d'être rejoint par VEDEL à l'ouest de Bailen.

La nuit venue, les espagnols comprennent que les français sont en nombre autour de Bailen, une situation qui ne leur convient pas.
L'obscurité leur permet de se redéployer et de laisser leurs ennemis dans l'incertitude.

GOBERT (à l'est) se devait de se réunir près de Bailen, il venait dans la soirée de passer le village de Garroman lorsqu il est informé de l'approche d'une colonne espagnole par le sud est.
Il arrête son mouvement car il se trouve devant un dilemme:
et si cette colonne était réelle, elle pourrait se glisser dans son dos et arriver à la Carolina, porte de la Ligne de communication avec Madrid (-1 Moral FR et risque de se retrouver sans LOC si le convoi ou le dépôt était saisi par l'ennemi…
Un risque qu'il ne peut courir.
La mort dans l'âme, il donne l'ordre de faire demi tour...vers Carolina.

Les nuits d'été sans nuages sont magnifiques en Espagne, la splendeur de la voute céleste détourne un temps les soldats de la misère de cette guerre sordide et sans gloire.
La nuit permet de récupérer des points de moral +2 exceptionnellement pour l'espagnol et +1 pour le FR, +1 encore car le dépôt est à Andujar.
soit 10 PM pour l'espagnol et 7 PM pour le FR.

Primipile Messages : 1429 Date d'inscription : 15/02/2015

Le 16 juillet au matin, Dupont abandonne Bailen pour aller venir chercher son convoi de ravitaillement et rempli du butin en train de s'organiser à Andujar

Dans la soirée du 16 juillet le convoi avance lentement sur la route de Bailen après une journée suffocante.
La cavalerie assurant l'arrière garde, les deux divisions VEDEL et BARBOU en avant garde.
Sur leurs arrières les irréguliers de CRUZ MURGEON et les levées de FELIX JONES avancent mais doivent s'arrêter fréquemment face aux dragons et aux cuirassiers de Frescia.

La nuit apporte un semblant de fraicheur pour les hommes et les attelages épuisés.

Ce que Dupont ignore encore, c'est que pendant ce temps GOBERT a été chassé de la Carolina par les vétérans de REDING (un général Suisse) et les irréguliers de VALDECANOS.
Les combats furent rudes, les bataillons de GOBERT se sont bien battus, les pertes subies par REDING élevées, mais c'est une victoire espagnole nette, aux conséquences stratégiques dramatiques.
La ligne de communication avec Madrid est coupée.
Dupont va devoir se frayer un passage de force pour sortir du piège andalou ...

Le 17 juillet, Dupont s'attendait à devoir livrer bataille devant Bailen, il n'en est rien, les espagnols refluent vers l'est.

Mais les irréguliers de CRUZ MURGEON se font pressant sur les arrières du convoi.
Les dragons et cuirassiers de Frescia chargent et les repoussent en désordre.

La nuit met fin à la poursuite des cavaliers français ivres de carnage après des jours de frustration et d'inquiétudes sur leur avenir.

Le 18 juillet l'avancée reprend, il fait toujours aussi chaud, l'eau commence à manquer mais les candélabres et autres trésors emballés dans les chariots semblent narguer par leur richesse inutile les soldats épuisés.
Les éclaireurs reviennent avec des nouvelles inquiétantes: les collines boises d'oliviers qui bordent le village de la Carolina semblent tenues par un ennemi en nombre.
Nulle trace de GOBERT, à croire qu'il s'est volatilisé...

Primipile Messages : 1429 Date d'inscription : 15/02/2015

Dans l'après Midi du 18 juillet, Dupont lance ses deux divisions BARBOU et VEDEL à l'assaut de la ligne espagnole qui couronne les basses collines.
La brigade Liger Bellair tente un mouvement de flanc par les collines mais ne rencontre que des tirailleurs qui décrochent aussitôt.
La cavalerie tient en respect les arrières et le convoi.

Les irréguliers du marquis de COUPIGNY et les réguliers de REDING, sous la houlette de Castanos, repoussent les français.

Castanos resserre son dispositif en rappelant REDING près de lui,
VALDECANOS
Une nouvelle tentative est faite dans la soirée...

Et se solde par le même échec. Les français sont "unreliable" depuis la défection des suisses, ce qui entrave leur discipline, u moins une des deux divisions perd de sa détermination à chaque attaque.
Les espagnols n'ont qu'une unité "unreliable", celle de COUPIGNY, et ils n'ont pas flanché jusque là , les soldats de REDING, eux, sont des régiments réguliers dotés d'une bonne cohésion, et cela se ressent.

Les troupes des deux bords sont épuisées, leur moral est tombé à 3 pour chacun d'eux, à force d'engager des réserves.
La nuit vient mettre fin à cette bataille confuse.
La petite armée de Dupont est encerclée.
La 18 juillet sera décisif.

Au petit matin du 18, Dupont passe en revue son bataillon des marins de la Garde.
Il va servir de fer de lance pour une 3e attaque des hauteurs où se dressent les espagnols.

L'assaut est donné.
Cette fois, les espagnols reculent, mais ne se débandent pas comme tant de fois ce fut le cas en Espagne.
Les bataillons de Dupont avancent.
Ceux de Castanos contre attaquent, mais se font repousser une nouvelle fois.
Les français avance encore, la Carolina est toute proche, la porte vers la Sierra Morena et...au delà, Madrid.

Dupont retrouve enfin le souffle qui l'animait à Austerlitz...
Mais un grand tumulte retentit sur ses arrières, des convoyeurs sont en fuite, des dragons tentent de contenir les fuyards.
Il faut briser encore une fois Castanos pour se retourner et faire face à la petite armée de LA PENA et CRUZ MURGEON et FELIX JONES qui
vient de provoquer ce chaos.

Primipile Messages : 1429 Date d'inscription : 15/02/2015

Matin du 19 Juillet
La "Calor" est toujours là, la nuit n'ayant pu l'estomper de façon sensible.
Il manque un dernier effort pour faire céder la ligne de Castanos.

Mais cette fois l'attaque est faiblarde ou la résistance espagnole trop forte sur le front principal.
Les bataillons de BARBOU et de VEDEL sont repoussés.

Castanos se garde bien d'avancer et de risquer de devoir prendre le risque de contre attaquer à son tour.
Son ordre de retenue est bien suivi par les réguliers de REDING et
les levées du Marquis de COUPIGNY réussissent à ne pas se laisser emporter par leur indiscipline, elles restent sur place elles aussi.
Mais la brigade Liger Bellair parvient à repousser les irréguliers de Valdecanos qui reculent dans la sierra.
Cela ne résout rien malheureusement.

Car sur les arrières, venant de l'ouest, une petite armée hétéroclite faire d'irréguliers, de levées et de réguliers espagnols passe à l'ttaque

Les dragons et cuirassiers de Frescia sont repoussés, le convoi est submergé et en partie pillé par les levées de FELIX JONES.
BARBOU parvient à tenir bon face à LA PENA.
Le corps de Dupont est prise entre deux lignes espagnoles, sur le point d'être anéanti si Castanos lance l'ordre d' avancée générale.
Un trêve est proposée par un émissaire envoyé par Castanos en début d'après midi.
Dupont espère éviter le pire en négociant, il accepte.

La reddition a lieu une heure après.
Les conditions sont très favorables, Castanos, trop heureux d'obtenir une si belle victoire sans avoir exposé ses forces et conscient qu'il valait peut être mieux ne pas y avoir été obligé, accorde tout ce que demande Dupont sans barguigner.
Elles ne seront pas respectées par la Junta d'Andalousie, de peur de s'aliéner la population si elle y avait consenti.
La convention de Cintra qui avait fait scandale est encore dans tous les esprits.

Si Dupont et quelques officiers supérieurs auront la possibilité de retourner , libres, en France,
les soldats français faits prisonniers soit environ 18 000 hommes, sont envoyés sur des bâtiments britanniques désaffectés servant de prisons, les fameux pontons de Cadix.
D'autres seront abandonnés sur des îlots rocheux désertiques sans équipements ni denrées pour survivre.

L'insalubrité, les fièvres et les mauvais traitements auront raison de la majorité d'entre eux, les survivant seront libérés en 1814 après l'abdication de Napoléon.
La plupart d'entre eux combattront à Waterloo avec une furie désespérée...

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