[CR] La bataille de Zirak

Nulle civilisation de Rhéa ne peut prétendre égaler les prouesses techniques de la cité naine de Zirak, attisant les convoitises de tous, et notamment des ambitieux dirigeants de l'Orksreik. Après avoir bousculé les cavaliers d'Eridani, une armée d'Uruks féroces approche des vastes portes d'airain de la métropole souterraine...

Ce CR d'une partie de mon jeu de batailles fantastiques met en scène le choc de deux armées très différentes : d'un côté, la brutalité des Uruks et de leurs supplétifs wargs et trolls, de l'autre la discipline des Nains et l'arsenal si particulier de Zirak : canons, arquebuses, forteresses mobiles et golems en tous genres...

L'armée naine a appuyé son aile gauche sur une butte surmontée d'une batterie de canons et protégée en contrebas par le mur de boucliers [ bonus défensif et d'armure mais immobilité ] des fantassins lourds. Elle fait face à une nuée de piques précédé de tirailleurs et d'arbalétriers uruks. Le centre nain est tenu par les golems de Zirak, la réserve de fantassins d'élite un peu en retrait pour combler les brèches. Il fait face au corps de bataille principal des Uruks, établi sur trois lignes rapprochés : trolls et berzerkri en pointe, suivis de la masse des guerriers et enfin des troupes les plus disciplinées et les mieux entraînées pour achever l'ennemi. Sur la gauche naine alternent guerriers et fusiliers, face aux hordes de wargs montées qui leur sont opposées... on notera sur l'avant les deux forteresses mobiles hérissées de bouches à feu, sortes de galéasses terrestres [ insensibles aux tirs sinon de l'artillerie ] destinées à semer la confusion dans les troupes ennemies qui montent à l'assaut.

Inférieure en nombre, l'armée naine est plus disciplinée, des chefs au guerrier de base, et donc plus facile à contrôler que son homologue. Ses seuils de démoralisation sont aussi plus élevés, et elle garde deux stratagèmes "pluie de hache" [ l'infanterie reçoit des haches de jet pour un tir ] en réserve. Les batailles naines sont en défense, l'aile gauche en défense acharnée [ elle risque moins de céder du terrain mais sera aussi plus difficile à rediriger ], et la bataille d'élite en réserve [ immobile, elle reçoit un bonus d'acceptation au prochain ordre qui lui est envoyé ]. Le général orque a pris un stratagème "garde rapprochée" pour améliorer les chances de survie de son précieux commandant en chef [ relance des dés de perte ], mais ne peut en choisir un second car Hurak est borné [ trait permanent de sa carte, -1 stratagème ]. Le centre et la droite ont des ordres d'attaque, les cavaliers de la gauche un ordre de mouvement pour harceler leurs opposants avant de les charger. Les Uruks peuvent aussi compter sur un shaman de niveau 3 pour les épauler.

Les berserkri se jettent sur le centre nain et sur les forteresses imprudemment avancées... ces dernières souffrent sous la masse des assaillants, alors que les échanges de coups entre fanatiques et golems donnent des résultats incertains [ désorganisations dans les deux camps, destruction d'un berserker et fuite d'un golem ]. Seules les premières lignes se sont engagées des deux côtés pour l'instant. Sur la droite naine, fusiliers et mauraudeurs sur wargs s'échangent boulets et traits sans grands résultats, mais le reste des wargs s'est rapproché pour charger. A gauche, les tirailleurs orques approchent de la grande batterie dont ils désorganisent certains équipages. La prochaine volée de mitraille risque de faire mal en retour...Le shaman orque invoque une unité de prédateurs légendaires [ durée : 3 tours ] pour exploiter les brèches.

La seconde ligne orque arrive au contact, bouchant les trous laissés par la destruction de la plupart des berserkri. Le centre nain commence à faiblir d'autant que les orques parviennent à enfoncer un coin à la jonction du centre et de l'aile gauche des nains. La réserve va devoir donner au prochain tour, sous l'impulsion de Mardin lui-même [ un CeC accepte automatiquement les ordres qu'il se donne à lui-même... ]. Le tiraillement se poursuit sur la droite naine, sans grands résultats de part et d'autres. A droite, les canons tirant à mitraille commencent à donner l'avantage aux défenseurs, creusant de sanglant sillon dans la phalange de piques des Uruks, mais la menace de prise de flanc est bien réelle : une batterie de canons-orgues a déjà être tournée et détruite par les loups invoqués au tour précédent

La percée uruk se confirme au centre, la troisième ligne venant à son tour impacter les golems affaiblis par des combats ininterrompus. L'élite naine se porte en avant pour rétablir la situation, épaulée par les gargouilles de pierre qui prennent leur lourd envol pour charger l'ennemi. Charge peu fructueuse, qui ne fait guère que le ralentir pour quelques temps. L'aile gauche naine met la phalange uruk en lambeaux, ce qui lui ouvre une possibilité d'éviter la prise de flanc, voire de renverser le sort de la bataille : elle va tenter de pivoter pour se rabattre elle-même sur le centre ennemi lourdement engagé devant lui. A droite, les wargs chargent, mais sont repoussés par l'infanterie disciplinée qui leur fait face... le joueur orque ne pourra guère attendre une conclusion décisive de ce côté, sauf miracle aux dés...

Les combats se poursuivent, indécis, entre wargs et hacheurs nains. Au centre, la densité de troupes est énorme, des unités sont décimées [ cas de unités réussissant un ultime test de cohésion pour éviter la déroute ] et déroutées des deux côtés. Le coin enfoncé par les Uruks se heurte à la garde naine qui ne peut le résorber, d'autant que des brèches plus limitées se sont creusées ici et là. La droite orque est par contre presque anéantie, ce que ne peut exploiter immédiatement le général nain en face : ses fantassins sont eux-mêmes durement touchés, les canons tous renversés, et l'ordre d'attaque qui lui a été transmis n'a pu être pris en compte dans le chaos de la bataille [ il sera re-testé au tour suivant avec un bonus ].

La percée des Uruks se poursuit, Mardin lui-même étant le dernier rempart avant que son armée ne soit tronçonnée en deux. Le centre souffre sous les coups des meilleures troupes uruk, y compris la garde d'élite de Hurak, mais ne plie pas. Sur la gauche naine, deux batailles épuisées se font face et tentent de rallier les unités en déroute pour prendre le dessus sur leur homologue, mais elles menacent désormais de rompre le combat à tout instant [ niveau de moral hésitant, obligeant à tester pour éviter la retraite ]. A droite les Uruks sont nettement repoussés malgré une percée locale de leur général.

Un sort de moral opportun réorganise une pile orque à deux doigts de dérouter, la relançant de plus belle dans la mêlée. L'ost nain est bien coupé en deux, la réserve d'élite n'y aura pas suffi, engagée morcelée et dans de mauvaises conditions. Pire que tout, au jeu de la destruction mutuelle, c'est l'aile gauche naine qui part en déroute la première [ pour 1 pt de différence... ], perdant tout espoir de tomber sur le centre orque et laissant Mardin dangereusement isolé au milieu d'une nuée d'Uruks furibards... Seul l'éloignement du général Uruk qui tente désespérement de rallier tout ce qu'il peut à l'arrière laisse au chef nain un espoir de s'en sortir [ du coup, la bataille orque est hors commandement en majorité ] !

Avec une bataille rompue et deux autres en bonne voie de l'être, les nains broient du noir. Un coup du sort improbable va leur sauver la mise : le champion troll Burdur est mis à terre, donnant un coup au moral de toute l'armée [ chef charismatique : son bonus s'applique à 1 hex de distance, mais sa perte affecte toutes les batailles ]. Quelques minutes plus tard, le général uruk de l'aile gauche est tué dans la déroute de ses troupes... Ce qui aurait pu être encaissé plus tôt dans la partie scelle le destin des ailes uruk qui sont toutes deux rompues. Alors qu'il occupe le terrain au centre, le général orque ne peut aller au bout de sa victoire car à la fin du tour, la moitié des batailles de chaque armée sont rompues, entraînant leur retrait simultané du champ de bataille !