L'Empire romain

Salut à tous. Je suis désolé que, pour un ensemble de raisons, ma participation au forum est devenue très sporadique.

En ce qui concerne la question posée, n'ayant pas la possibilité ni le matériel pour mener une enquête sur la situations des villes fortifiées de l'empire, je me limite à quelques considérations générales selon mon avis. J'espère qu'on les trouvera utiles et pas trop rebarbatives...

Les villes de l'antiquité sont généralement placées dans une position géographiquement forte qui assure leur protection conjonctements aux ouvrages de fortification.
Elles exploitent la conformation du littoral, comme les fondations phoenicéennes (Tyr, Cathage) et greques (Syracuse, Tarente), ou une position élevée, comme les acropoles elleniques ou les oppida des celtes. La position des fondations romaines, dont la securité se fonde sur une armée puissante et victorieuse, répond plutôt à des considerations économiques et politiques. Centre d'aggrégation des habitants d'un région ethnique, visant à assimiler les gens au mode de vie romain et à se substituer en importance aux autres formes d'inplantation (villages, forts, sanctuaires), elle situe généralement dans la plaine traversée pas le voie de communication et de commerce (routes, fleuve).
L'insécurité croissante à partir du IIIème siècle stimule l'édification de murs de défense. Les constructeurs romains sont bien en mesure d'édifier des fortification imposanes dont la "porta nigra" peut nous donner l'idée. Grace à ces structures la stratégie employée par l'empire tardif pour faire front aux incursions des barbares essaye de leur nier les ressources des territoires traversés (voir l'invasion des Goths en Thrace). Le habitants se retirent avec leurs biens dans les villes fortifiées que les barbares n'ont pas la capacité technique et logistique de menacer. Contre cette stratégie les Huns et les Alains, qui possèdent de techniques obsidionales plus avancées, peut-être d'origine orientale (qu'en pensez vous?) sont particulièrement redoutables.

Rome elle-même se dote d'une enceinte fortifiée qui, bâtie hâtivement sous Aurélien devient formidable au temps d'Honorius (elle a continué a protéger la ville jusqu'au XIXème siècle) sans pourtant éviter que le ville soit prise plusieurs fois. Ce qui rend vulnerables les grandes villes fortifiées est la nécessité d'avoir une garnison consitente pour défendre le long périmètre de l'enceinte et de faire front aux besoins d'une nombreuse population en cas de siège. A Rome il n'était pas difficile de trouver quelqu'un disponible à ouvrir une des portes de la ville à l'ennemi pour éviter les conséquences d'un long siège. Cependant Bélisaire sera capable de défendre Rome face à des forces supérieures, en infligeant aux Ostrogoths une défaite décisive pour la première partie de la guerre gothique.
Les grandes villes de l'empire partagent cette vulnerabilité si elles ne sont pas supportées par une armée. Milan tombe face aux Huns en 452 et aux Ostrogoths en 539 après un long siège, Antioche est mise à sac par les Perses en 540.
En Italie Ravenne est choisie comme résidence impériale en raison de sa position, entourée de terrains marécageux impraticables et dotée d'un accès facile à la mer, qui la rend moins vulnérable.
Constantinople possède une bonne position naturelle, renforcée par la formidable mur de Théodose II, chef d'oeuvre de l'art romain de la fortification, qui la rendra imprénable jusqu'au XIIIème siècle.
A la frontière avec la Perse la guerre alterne les rares incursions en profondeur et les sièges, dans une sorte de lutte de position pour le contrôle des places fortes de frontière: Amida, Nisibis, la fondation byzantine de Dara.
La position d'Alexandrie, placée sur une bande de terre entre la mer et le lac Mareotis, n'est pas facilement accessible mais je ne vois pas comment cette ville puisse eviter longtemps de suivre le destin du reste de l'Egypte.